On avait pourtant bien calculé : départ le 3 mars de Marseille, 700 milles pour Gibraltar, à une vitesse moyenne de 7 nœuds, ça faisait 4 jours, allez, 5 en prenant de la marge. 18 jours plus tard, nous atteignons enfin les colonnes d’Hercule, la sortie de la Méditerranée, l’entrée dans le détroit, la fin d’une première étape mouvementée. Les contraintes mécaniques, techniques et météorologiques nous auront ainsi fait visiter la côte ouest de la Méditerranée, en passant successivement par Les Saintes Maries de la Mer (excellente pizza), Frontignan (mortellement mort), Le Cap d’Agde (confort), Gruissan (très venté), le Cannet (rapidos), puis en Espagne : Alicante (marina real …), Carthagène (tapas et procession pascale), Garrucha (top paella), Roquetas de Mar (tout neuf), et enfin Gibraltar (fish & chips, pubs et son rocher avec ses singes). Au final 800 milles parcourus, une bonne partie au moteur pour pallier au vent de sud (qui a finalement succédé au vent d’Ouest qui nous empêchait d’avancer, on n’est jamais content …), et la fin au portant (ce qui signifie une allure où on a enfin le vent et les vagues dans le dos, beaucoup plus confortable et rapide). On s’est ainsi amariné doucement, apprenant la vie du bord : les nuits : bottes,
ciré et pantalon de ciré, bonnet et gants n’étaient pas de trop pour affronter cette
Méditerranée martienne, réglage du volume du MP3, levé à 2h du matin pour assurer
la veille, pointage des cargos sur le radar, les repas : grosses salades ou sandwich
selon la taille des vagues au déjeuner, et les indispensables saucisse- |
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Tout cela pour finalement arriver à Gibraltar au printemps (21/03) par une fin de nuit agitée de pleine lune, 25 noeuds de vent dans le dos, 2m de vagues qui poussent forts, une multitude de cargo mouillés avant la pointe de l’Europe et avisés au dernier moment, le soleil tardant à se lever nous laissant plutôt tomber un gros grain sur la tête au moment où il faut ouvrir l’œil. Le stress monte vite dans toute cette agitation, additionnée de la fatigue de la nuit. Affalage de la grand voile, moteur, entrée dans la baie, repérage de la marina, du ponton gasoil, 4 amarres sont posées, il est 7h, dodo ! Vers 10h, on nous vire du ponton gasoil, on nous donne une vraie place. L’heure de la douche, pizza, sieste, on est arrivé au terme de cette première étape ! Aujourd’hui 24 mars, après 3 jours de repos, courses, restos et visite, la météo s’oriente avec un petit vent de nord qui se renforcera dès demain, pile poil pour prendre la route des Canaries. 7h30, les moteurs sont allumés, les amarres larguées, le soleil se lève sur une baie calmée, on prend la direction de l’Atlantique pour cette 2ème étape de 700 milles (à nouveau) vers les Canaries. Cette fois les maths sont oubliées (sauf qu’on ne se refait pas tout à fait) … donc vu la météo annoncée et le peu d’escales sympathiques (d’un point de vue équipement en marina) de la côte marocaine, on ne peut s’empêcher de compter rapidement : 700 milles, 7 nœuds … 4 jours ??? |