le VOYAGE DE THETYS
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LA NEWS DU 26 AVRIL 2009
COntact : thetysmail@gmail.com

Perlas


A peine remis de nos émotions « canalesques », nous mettons le cap sur les îles de Taboga puis des Perlas, situées à une trentaine de milles dans le sud-est de Panama. Pas de vent, moteur, lecture et papotages … Quatre petits thazards pris à la traîne viendront compléter l’avitaillement pour cette semaine de « croisière en famille ». Nous découvrons les Perlas au moteur, avec changement de mouillage quotidien, bains frais, partie d’échecs, couchers du soleil, ploufs au lever, nombreuses lectures, petits apéros, et un peu de cuisine « thétysienne » pour partager le temps d’une semaine notre vie aquatique avec les parents. Le tout dans une ambiance bretonne due aux 4-5 mètres de marée et aux rochers qui couvrent et découvrent en fonction, et l’eau à 24-25°C … nous ne sommes plus habitués !



Retour à Panama

La semaine des vacanciers s’achève, et le retour vers Panama City nous offre un spectacle de toute beauté : nous croisons un banc d’une centaine de dauphins qui viennent jouer avec nous, et comme nous sommes au moteur (toujours), nous en profitons pour tenter de les suivre, prolonger le plaisir, et même tenter une baignade … mais ils ne se laissent finalement pas approcher, et c’est très impressionnant de nager au milieu de nulle part avec le bateau qui s’éloigne et la question récurrente de l’éventuelle présence de nos amis requins dans les parages … cela me fait sortir de l’eau assez rapidement.

Un dernier tour pour visiter le vieux quartier de Panama, très sympa et « couleur locale », et nous nous retrouvons à nouveau en tête à tête … Il est temps de préparer la première traversée du Pacifique, vers les Galápagos.



Nav’ Panama – Galápagos

880 milles, probablement 6 jours et 6 nuits à 6 nœuds de moyenne, avec un vent annoncé très léger. Entre  0 et 10 nœuds, plutôt de face …, sauf les premières 24h où l’on bénéficiera peut-être d’une petite vingtaine de nœuds que nous comptons bien mettre à profit pour gagner une journée sans moteur …


Dimanche 19 avril, 7h, c’est parti, nous quittons le mouillage de la Playita et Panama, et hissons aussitôt le spi pour profiter du petit air arrière. Direction les Perlas pour essayer de croiser nos copains de Byzance qui doivent se caler à peu près dans les mêmes horaires. Ils sont finalement partis en même temps que nous, soit avec 40 milles d’avance … pourrons-nous les rattraper ? Bruno en profite pour accrocher un magnifique thazard au bout de sa ligne, les prochains repas sont assurés ! Sous spi asymétrique,  la nuit est planctonique, nous faisant croire que la mer moutonne, toute de blanc vêtue… Nous tenons notre spi sans dormir beaucoup, et 95 milles sont avalés en 12h, un joli score pour une remise en route.

2ème jour … La réalité météorologique suit les prévisions, on range le spi, on allume le moteur (un seul à la fois), c’est la pétole ! On profite de nos compagnons de navigation, un couple de tortues très affairé (!), d’innombrables méduses blanches, des dauphins, l’océan est clair, la température de l’eau est remontée à 28°C (où es-tu courant froid de Humboldt ?), le carré chauffe à 30°C, on se baignerait presque, mais le Pacifique abrite de nombreux requins non ? Coucher de soleil rouge, le spectacle est au rendez-vous !


3ème jour … changement d’humeur … le vent a tourné et nous arrive maintenant dans le nez, levant un petit clapot remuant, avec un ciel bien gris … pfffff, bien la peine d’être dans le Pacifique en train de descendre vers l’Equateur ! Mais deux petits cachalots nous rendent visite, et nous rattrapons Byzance qui fera un joli premier plan dans notre coucher de soleil. 19h, le radar se remplit de points, le grain arrive, en même temps que la nuit … Pas le temps de descendre la grand-voile, c’est la douche, le vent monte à 30 nœuds, on se planque à l’intérieur, et on suit l’anémomètre et le radar avec appréhension. Plus moyen de voir si un autre bateau s’approche, et la route nous est dictée par le vent que nous suivons pour que la grand voile ne nous fasse pas décoller trop fort. Nous nous retrouvons à 90° de notre route initiale, le grain nous entoure sur plusieurs milles, il faut patienter. 21h, le plus gros est passé, on affale la grand voile sans souci, et on se repose, au moteur, pour une nuit lente mais réparatrice.


4ème jour … Byzance est à nouveau à 26 milles devant nous, ils ont pris le grain avec encore plus de force (55 nœuds de vent !), mais ont continué tout droit, nous laissant tricoter. Tortues, dauphins, mouettes nous accompagnent, on s’habitue au bruit et à la houle qui tape un peu.


5ème jour … la houle s’aplatit, le rythme est pris, le vent tourne un peu, on navigue en route directe avec les voiles, et le moteur s’arrête enfin, silence, glouglou le long de la carène propre, 7 nœuds, bonheur !!! Byzance est à nouveau visible à l’horizon. Cette fois on les rattrape, et Bruno nous pêche un joli thon rouge. Huile d’olive, anis, lemon pepper, gingembre, les steaks font un rapide passage dans la poêle, où comment profiter au mieux du déjeuner, avant la brandade de thazard du soir … Plus un peu d'exercice physique de nuit : prise du 1er ris à minuit pour ne pas aller plus vite que 8nds et pouvoir dormir en paix, et 2ème ris pour les mêmes raisons à 3h.


6ème jour … Plus de vent, Byzance est à 10 milles derrière, on affine l’ETA (Estimated Time of Arrival), 5 nœuds de moyenne suffiront pour arriver demain au lever du jour en vue de San Cristobal, encore un peu de voile pour remise en route du moteur, la pétole est là, la mer est calme, le courant nous pousse, je peux avancer mon pavé de 1000 pages en toute sérénité. Après une partie d’échecs acharnée, le point de 20h nous annonce l’équateur dans … 20mn ! Juste le temps de préparer l’équipage, la bouteille de champagne, l’appareil photo, il est 20h47 (de Panama) quand nous coupons la fameuse ligne pour la première fois avec Thétys. Une rasade pour Neptune, une pour nous, c’est chaud, beurk, le GPS affiche « 0°00.5’S », yessssssssssss !!!

Samedi 25 avril, 6h (5h locale), Leon Dormido, le gros rocher coupé en deux qui borde la côte nord-ouest de San Cristobal est visible, premières odeurs de terre, rinçage du bateau, lessive, on se prépare à l’atterrissage. 9h30, la baie du naufragé (!) s’ouvre devant nous, cargos ravitailleurs, bateaux de pêche, de croisière, yachts, voiliers … on pose l’ancre derrière nos amis de Sugar Daddy, un magnifique Gunboat 66 dont Bruno est tombé amoureux à Colon …, nous y sommes, les Galápagos sont notre nouvelle escale atteinte par la voie de l’océan, plaisir !!!