Tahiti, Moorea, mythiques 6 jours pour rallier Moorea en partant des Gambier, 6 jours pour se faire à l'idée d'arriver enfin en ce lieu mythique que représente Tahiti et sa petite sœur Moorea pour les navigateurs. 6 jours pour se préparer à retrouver nos copains de bateaux (après 7 mois de vagabondages séparés), avec l'anniversaire de Bruno idéalement planifié pour le soir de notre arrivée. 6 jours de spi puis moteur pour parcourir les 1700km de Pacifique, en passant au large de Moruroa, et de 2 autres atolls non répertoriés sur la carte électronique du bateau, et l'occasion de pêcher un très joli thon de 12kg !
23 août, 10h, après avoir longé Tahiti et ses reliefs le temps d'un magnifique lever de soleil, nous arrivons à Moorea et sommes accueillis par 2 annexes amicales qui nous abordent pour … nous proposer sourires, embrassades, et petit déjeuner pancakes … nous enchaînons avec un pique nique de thon cru, une sieste, un premier plouf dans une eau turquoise et chaude dont nous rêvions depuis longtemps, et une soirée d'anniversaire digne des 48 ans du pêcheur, dont il reste un petit film mémorable. Merci à Pascale&Sabrina&Pascal&Oscar&Yvan pour leur participation motivée et exemplaire … Commence un mois et demi de découverte de Moorea, entre balades à terre, balades dans l'eau, et découverte des mouillages. Et cela en tenant compte du fait que la Polynésie présente une caractéristique surprenante, bien que clairement énoncée en préambule du guide touristique que nous avons à bord : "ne vous attendez pas à bénéficier d'un soleil radieux en permanence", et "vous pourrez croiser pluies, tempêtes, grands vents, ciels voilés … mais vous n'aurez jamais froid !" et "il n'existe aucune prévision fiable". Nous voilà prévenus ! C'est donc au rythme des créneaux météo que nous organisons nos journées.
L'activité la plus marquante ici se passe sous l'eau. Nos amis nous entraînent bien
vite faire une expérience magique : les raies pastenagues semi- Il est temps d'aller faire "plouf" un peu plus loin, vérifier si le troupeau de raies
léopard qui croisent par 10- |
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L'autre découverte se passe à terre. Car en bons marins, nous avons quand même des fourmis dans les jambes, et à part un footing exceptionnel, nous profitons des journées ensoleillées pour découvrir l'île, par la côte en voiture, ou par ses chemins intérieurs, à pied. Le stop (dont la technique est éprouvée par nos amis Pascaux !) nous mène au départ de superbes balades en un temps variable mais souvent pittoresque, par la rencontre des gens adorables qui nous embarquent pour partager cinq minutes de leur vie. Nous découvrons alors des forêts tropicales où la végétation dense et verte nous fait nous sentir au pays de King Kong, quelques sites archéologiques, des plantations d'ananas, spécialité locale de Moorea, des cascades qui dégringolent des reliefs de cette île montagneuse, et les chemins nous mènent à de magnifiques belvédères d'où nous pouvons admirer les célèbres baies de Cook et d'Opunohu qui cisaillent la côte nord de Moorea, ou les reliefs de Tahiti, si proches. |
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Nous explorons aussi les différents mouillages qu'offre Moorea, en fonction de la météo et de nos envies de marcher ou de palmer. Et comme les passes d'accès à chaque baie sont plutôt larges et bien balisées, circuler autour de l'île se fait bien, et nous croisons des baleines et des dauphins lors de nos quelques navigations. Nous visitons ainsi le fond des baies de Cook et d'Opunohu avec leurs panoramas majestueux, à l'eau verte qui devient marron après de fortes pluies. Les mouillages qui sont à l'entrée de ces baies, assez bien abrités pour affronter la météo parfois ventée. La piscine d'Hauru, à proximité des raies. Ou notre préféré, à gauche après les deux balises rouges de l'entrée de la baie de Vaiare, avec tout le lagon comme piscine privée, où seules quelques pirogues menées par des pêcheurs locaux viennent troubler les deux mètres d'eau translucide où se baignent Thétys et le catamaran de nos amis Pascaux …
Le seul regret local est la pêche. A la traîne, en dehors du lagon lors de nos navigations
entre deux mouillage, et surtout au fusil harpon. Rien. Pas un seul poisson. Enfin
si, quelques petits poissons pêchés par les locaux mais nous sommes devenus difficiles
(…) donc ils ne nous tentent pas trop. Et il est très difficile de trouver un gros
pagre ou une belle carangue, et encore plus de les tirer, tellement ils sont méfiants.
Nous nous rabattons sans trop de difficultés sur la spécialité locale en terme de
restauration : la roulotte. Sorte de "camion pizza" qui s'installe plusieurs soirs
par semaine à un emplacement que nous aurons vite localisé à proximité de chaque
mouillage, mais où la pizza est remplacée par les plats locaux : le chao men (plat
chinois à base de pâtes chinoises et viandes, un délice), le poisson cru au lait
de coco (mortellement bon), ou l'entrecôte- C'est aussi à Moorea que nous vivons notre première "alerte au tsunami". Sirènes dans le village de Pao Pao (au fond de la baie de Cook où nous sommes mouillés), relayées par un ami qui nous appelle à la VHF pour prévenir. La décision est vite prise, et après un passage auprès des autres bateaux du mouillage pour prévenir, nous mettons cap vers le large et ses 2000m de fond à juste 1km de la côte, pour voir venir une éventuelle vague de 80cm. Nous ne verrons rien, même si l'alerte n'est levée qu'après l'annonce d'une seconde vague 1h30 plus tard, et c'est tant mieux, cela nous ayant permis de réfléchir si le cas se représente.
Tahiti est située à 20km de Moorea. Distance que nous parcourons rapidement pour aller nous poser au ponton de la marina Taina, bien connue des tourdumondistes qui font escale à Tahiti, car elle est idéalement située : en sortant de la marina, on trouve le Carrefour à 500m à gauche, et le Mac Do, à 200m en sortant à droite ! Double occasion de remplir les soutes de Thétys et l'estomac de Bruno … Quelques soirées, apéros, barbecue, où nous retrouvons de nombreux bateaux croisés
au cours des escales précédentes, le temps d'échanger des nouvelles des derniers
mois, et d'envisager la suite … C'est au cours d'une de ces soirées tranquilles que
la météo se rappelle à tous : en un quart d'heure le vent monte, le lagon se met
à fumer, l'anémomètre du bord s'envole à 49,9 nœuds … Evidemment la nuit tombe, les
bateaux au mouillage dérapent, ceux à quai se rapprochent dangereusement du béton.
Heureusement nous avions bien anticipé et Thétys ne pose aucun problème, ce qui n'est
pas le cas des voisins qui tentent de rester à bonne distance du mur menaçant avec
les moteurs allumés en marche avant toute, pendant que des vagues d'un gros mètre
montent sur le quai. Ambiance … Le bilan sera de quelques annexes coulées et un bateau
drossé sur les cailloux et récupéré par les sauveteurs. Peut- |
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Dernière escale tahitienne : Teahupoo (ça se prononce comme ça s'écrit …) ! C'est la Mecque locale du surf. L'un des spots les plus dangereux de la planète. Une vague qui peut atteindre jusqu'à 6m à la bonne saison … Alors malgré une navigation "fête foraine" (30nds de vent dans le nez et 2m de creux qui plantent Thétys et Pascaux pendant plus de 3 heures …) pour atteindre la jolie petite marina des pêcheurs locaux, nous nous régalons de la quiétude du lieu, de la roulotte locale, des séances de photo sur LA vague, et d'exploration de la côte en annexe. 3000 photos prises en 3 jours, on vous laisse apprécier … |
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