le VOYAGE DE THETYS
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LA NEWS DU 20 NOVEMBRE 2009
COntact : thetysmail@gmail.com

Bora, j'adoooooooore …!!!


A 24h de navigation de Tahiti, on se trouve enfin dans la perle des perles des lagons : celui de Bora Bora. Mais qu'en est-il réellement ? Entre mythe et réalité, passé et présent, on avait lu, entendu, imaginé, rêvé … mais rien de tel qu'y aller, avec Thetys, pour se faire notre propre opinion …


Bora a changé ? Pour ma part, je n'y suis jamais venue auparavant, donc difficile de comparer.  Comme la plupart de ceux qui disent cela d'ailleurs … Un paradoxe ? Le plaisir de trouver du négatif au paradis ? Sont-ils blasés ?


La Polynésie française est en forte perte de vitesse au niveau économie touristique, on l'a constaté (et confirmé par les locaux), trouvant qu'il y avait peu de touristes. Donc ils ne nous ont pas dérangés. Et puis c'est vrai, qui dit touristes dit hôtels, pour les loger ... Ça fait des bungalows sur pilotis un peu partout, mais plutôt bien intégrés, rien à voir avec la côte d'Azur … Et forcément pas mal de bateaux qui sillonnent le lagon pour faire les navettes du motu (îlot) de l'aéroport aux motus des hôtels, ou à l'île principale. On n'est pas non plus sur le périph' …

Sinon, on n'a pas vu la pollution, on n'a pas rencontré des locaux pas sympas, on n'a pas mal mangé, on n'a pas eu envie de filer d'ici rapidement. Et pour cause …



Nous on a adoré Bora Bora !

D'abord, l'appellation "plus beau lagon du monde" n'est pas usurpée. Et comme l'homme n'a pas réussi à raser les montagnes qui font son charme, les paysages sont magnifiques. Selon le mouillage choisi, on a le choix entre "lever de soleil sur le lagon et coucher de soleil sur la montagne", ou bien "vue sur le lagon turquoise au pied de la montagne et coucher de soleil sur le Pacifique" … Tout un programme … L'île principale est encerclée par un immense lagon, avec une eau d'une clarté incroyable. Il est presque entièrement navigable, et offre de nombreux mouillages très variés (on en découvrira pas moins de 8 très différents), à investir selon l'humeur, la météo, les vents dominants, la houle, et les envies de faire plouf ou un bon resto. Le paradis pour faire du bateau ! On navigue une demi-heure et on se retrouve ailleurs, avec un paysage totalement différent, des kilomètres de sable à un mètre sous les coques, et des raies léopards ou pastenagues qui vont et viennent tranquillement à l'ombre de celles-ci. Quelques mètres à nager ou quelques minutes en annexe, et nous voilà au milieu des patates de corail. Ça grouille de vie : poissons papillons, clowns, oiseaux, petits mérous, demoiselles à trois bandes, balistes picassos et titans, poissons flûtes, trompettes, coffres, perroquets, chirurgiens, tétrodons, sergents majors, qui jouent à cache-cache entre les coraux multiformes et les bénitiers multicolores. Et il n'y a qu'à enfiler un masque et un tuba pour se régaler du spectacle !

L'eau est tellement claire, même en profondeur, que nous n'avons pu résister à l'envie d'aller voir un peu plus bas. Grâce à notre ami Gilles, moniteur de plongée bouteille et d'apnée, qui nous a "plongés" dans l'ambiance "Grand Bleu" en quelques expériences sur le "tombant" (la zone sous-marine où l'on passe de 2m de fond à 20m de fond, et plus si affinités). Inspirer, expirer, inspirer profondément, "faire le canard", enlever son tuba pour ne pas être gêné, se détendre, rentrer la tête dans les épaules, et se laisser glisser vers le bas avec quelques coups de palmes. On descend, on ressent la pression sur son corps (double de celle de la surface à -10m, triple à -20m …),  l'eau qui s'écoule, les forces qui s'inversent, vers 10m, où l'on se retrouve aspiré vers le fond et non plus tiré vers la surface, le silence, la lumière qui baisse. Toucher le fond, regarder autour de soi, vers le haut, loin là-bas, puis remonter, doucement, sans stress, pour chercher l'air qui commence à manquer. Moments incroyables. Grâce à Gilles, surveillés et en toute sécurité, nous atteindrons respectivement 20m (pour moi) et 22,5m (pour Bruno). Que nous répèterons plusieurs fois, histoire de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un rêve, et qu'on peut y retourner sans faire "d'exploit". Merci Gilles de nous avoir "appris à respirer", comme dirait Bruno.

D'ailleurs les deux complices en ont profité pour faire une sortie bouteille. Entre 20 et 30m sous la surface, à l'extérieur du lagon, histoire de croiser quelques requins pointes noires, mais aussi des citrons, beaucoup plus gros …, et des bancs de carangues grandes comme ça …, et même un "yellow submarine" avec des touristes ! Le pêcheur était vert ! Parce que coté langoustes ou poisson au bout du harpon, c'est plutôt la frustration à Bora.






Autre découverte, à une quarantaine de kilomètres à l'Ouest de Bora Bora se trouve l'île de Maupiti. Reconnue et vantée par les navigateurs, elle a la réputation d'être difficile d'accès, avec une unique passe très dangereuse selon les conditions météo. Et donc d'être plutôt bien préservée du tourisme et des voiliers de location. Toujours sérieux en ce qui concerne notre sécurité, nous décidons d'y aller avec la navette motorisée qui fait l'aller-retour trois fois par semaine, pour repérer la fameuse passe. Les conditions nous donnent raison … c'est chaud l'entrée, et le pilote de la navette ne rigole pas pendant les 10mn à jongler entre la houle entrante qui déferle et le fort courant sortant, dans quelques mètres de large. Après … c'est magnifique. Avec les mêmes caractéristiques que Bora (un grand lagon, encerclant une île principale, lui-même encerclé par des motus), une jolie balade de 10 kilomètres sur LA route qui fait le tour de l'île nous convainc qu'il faudra revenir avec Thetys … et un bon créneau météo. Probablement lorsque nous quitterons la Polynésie, direction les îles Cook, c'est sur la route !

Dernier point fort de nos 3 semaines à Bora : l'arrivée de la Hawaiki Nui, LA plus grande course internationale (même des allemands et des brésiliens) de va'a (pirogues polynésiennes avec un balancier) menées par 6 équipiers. Elle relie les îles sous le vent : départ de Huahine, passage par Tahaa et Raiatea, et arrivée à Bora Bora. Pendant 3 jours, une centaine de pirogues colorées parcourent plus de cent kilomètres au large plus à l'intérieur des lagons. A l'arrivée à Bora, 3000 personnes dans l'eau et en bateau les accueillent, au milieu de centaines d'embarcations (de la bouée canard au catamaran en passant par les jet skis, les barques de pêche, ou les puissants hors-bords) qui lèvent des vagues d'un mètre dans le lagon par ailleurs parfaitement calme. C'est la folie, la Fête polynésienne comme on ne peut même pas l'imaginer, avec de la musique, des brochettes sur la plage, en maillot ou short, tongs ou pieds-nus, mamies ou gamin, tout le monde est là, pour encourager, partager, danser. L'ambiance est incroyable. L'occasion d'une bonne séance photo pour le photographe …


Le lendemain de l'arrivée de la Hawaiki Nui, après 3 semaines au paradis, on lève l'ancre, direction l'Est (une fois n'est pas coutume), pour revenir sur Tahaa et Raiatea, puis Huahine (encore un peu plus à l'Est). Quelques heures de navigation pour aller explorer ces nouveaux lagons, ces mouillages (de rêve, encore !), essayer de trouver du poisson à pêcher, faire de nouvelles rencontres, et préparer l'arrivée de la famille pour la fin de l'année !