Sous le choc du charme des Marquises (et son contraire …) Alors que nous découvrons la Polynésie Française depuis 7 mois, la saison cyclonique
s'annonce, avec en prime le fameux phénomène "el niño", qui amplifie le risque. Seule
solution pratique : profiter de ces 2- Seuls inconvénients à priori : 600 milles de navigation "à l'envers" (contre vent,
vagues et courant). Et puis on nous a dit … les baies là- Mais malgré tout ça, on en connaît qui y retournent, et avec le sourire, donc on n’a pas pu ne pas les accompagner, nos amis Pascaux ! |
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Un petit stop par Rangiroa, immense lagon bleu des Tuamotus idéalement situé sur notre route vers les Marquises et qui nous permet d’attendre LE créneau météo (et qui me laisse accessoirement le temps de digérer mon premier mal de mer …). Nous décollons finalement le 20 janvier, vent dans le nez. Option faiblard. C’est parti pour 5 jours et 5 nuits au moteur, vagues dans le nez, mais pas trop grosses, Thétys passe et on compte les heures pour lui ... Il faut attendre le dernier matin et une panne de gasoil pour découvrir Nuku Hiva qui se balance en silence sur les flots pacifiques, à moins que ce ne soit Thétys … Notre pêcheur a heureusement quelques bidons en réserve, et nous longeons quelques heures plus tard la côte sud, découvrant les falaises abruptes qui se jettent dans l’eau, les sommets râpés par la sécheresse, les entailles qui s’ouvrent sur des vallées vertes et profondes où King Kong ou ses descendants doivent se régaler … Nous jetons enfin l’ancre au milieu d’une vingtaine de bateaux, dans la très grande baie de Taiohae, accueillis comme il se doit par les bateaux des copains dont certains que nous n’avions pas vus depuis quelques mois. Nous y voilà ! |
Ensuite c’est la découverte, mouillage après mouillage, île après île, nous nous immergeons dans cet univers inconnu, incroyable, indescriptible … Bref, inoubliable ! Alors pour vous faire partager nos aventures en résumé, voici quelques moments choisis … |
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On découvre d’abord Nuku Hiva, qui nous met dans l’ambiance locale. Taiohae propose
tout ce dont un plaisancier peut rêver (ravitaillement nourriture et gasoil, snacks
remplis de poissons crus au coco et de chèvre au coco), et on s’installe dans notre
vie marquisienne. Paysages montagneux, tour de l’île en voiture, villages isolés
accessibles uniquement par des pistes, avec quelques baraques, un préau pour les
répétitions de danse, des terrains de foot ou de volley, de petites églises d’un
des nombreux cultes célébrés ici. Mais aussi chevaux en semi- Après avoir exploré le coté terrien, on quitte la «civilisation» pour partir à la
recherche des mouillages isolés, et y découvrir la vraie vie marquisienne. Celle
de ces villages (3 maisons …) retirés du monde, de ces gens adorables qui nous accueillent
le temps d’une citronnade ou d’une chèvre au barbecue, qui nous guident pour découvrir
les cascades ou les zones de pêche, nous invitent à cueillir les fameux pamplemousses
et leurs cousins citrons au goût incomparable (on a bien vérifié, après un demi- |
Direction Ua Huka, 30 milles dans l’Est de Nuku Hiva, petite nav’ de nuit, entre
amis … Et le lendemain soir, c’est le choc. Descendus à terre (sans ponton, c’est
sportif !), nous assistons aux répétitions de danses. Les « mamans », puis les jeunes
filles, qui nous emportent dans des danses sensuelles et envoûtantes au rythme des
ukulélés, guitares et tambours, grattés et frappés par des frères et des cousins
déchainés, pendant que la pluie nocturne tambourine sur la tôle au-
Puis Hiva Oa, et ses célébrités. Mais après le pèlerinage sur les tombes de Paul
(Gauguin) et Jacques (Brel), nous faisons un plouf derrière le motu Anakee, où l’on
nous a conseillé une baignade en bonne compagnie … Mise à l’eau, masque- Quelques milles plus au sud, c’est Tahuata. Hanamoenoa, Hanamenino, et Hanahevane … tout un programme pour une escale turquoise où nonos et chevaux sauvages se partagent la plage … Point d’orgue, Fatu Hiva et sa fameuse Baie des Vierges nous accueille enfin ! C’est
la destination connue et reconnue de tous les tourdumondistes qui arrivent de Panama.
Mais là, on est « hors saison », puisqu’ils arriveront dans un gros mois, alors on
profite, juste avec les Pascaux, de ce lieu mythique et pour cause … elle s’offre
à nous vierge de tout bateau, en contre- C’est l’occasion de marcher encore, même si au fil des rencontres il faut déjà une heure pour parcourir le kilomètre du village qui s’étire le long de la rivière … Nous clôturons notre séjour par une soirée mémorable chez Serge le sculpteur (nous n’avons pas résisté à ses tikis aux fesses et ventres rebondis !). Nous sommes transportés dans un autre monde, discussions sur la vie, les religions, les traditions, la langue marquisienne à l’école, avec sa petite fille de 5 ans qui compte jusqu’à 100 en français, 12 en anglais, et tire la langue en marquisien …
Et comme il est difficile de quitter Fatu Hiva à l’heure où les premiers navigateurs arrivent de Panama, nous décidons de rater Ua Pou, histoire de se garder (au moins) une bonne raison de revenir, pour retrouver tous ces amis qui nous ont accueillis, qui ont partagé avec nous, ne sachant ni si ni quand nous reviendrons … C’est le prix à payer, pour nous mais aussi pour eux. Delphine et Maurice, Serge et Cathy, Maria et Paotu, Mai et Maria et Tehai, Hina et son chao men , Moetai et ses chansons, merci de nous avoir invités dans votre univers, vous nous manquez … déjà … et si nous n’avons pas sacrifié au traditionnel tatouage, nos cœurs sont marqués à jamais ! |