Népal, visite de Katmandou |
16 avril, minuit. On décolle d’Auckland, direction Katmandou. 11h puis 5h de vol, et à peine le temps de profiter de l’escale au magnifique aéroport de Singapour, où tous les terminaux ressemblent à de la classe affaire. L’occasion de dormir pour arriver en pleine forme !
17 avril.
On est à Katmandou, où après une heure pour récupérer un visa, on quitte l’aéroport. Immersion immédiate grâce au taxi qui nous emmène à l’hôtel : les voitures roulent à gauche en principe, mais le trafic est plus que chargé et chacun prend la place qu’il peut pour gagner quelques centimètres, quitte à zigzaguer de l’autre coté de la route, tout en klaxonnant sans interruption. Seules les vaches sacrées se permettent de traverser sans regarder ! Autour c’est « Beyrouth ». Pas un immeuble qui ne semble en construction ou destruction partielle, ça part dans tous les sens. Les terrains vagues orientés décharge publique alternent avec des immeubles en brique serrés comme dans une favela … On se remplit déjà les yeux, de gens, de mouvements, c’est coloré, surchargé. Puis on fait nos premiers pas dans Thamel, le quartier « souk » et touristique de Katmandou où se trouve notre hôtel. Les rues étroites et toujours aussi peuplées par tout ce qui marche, roule ou pousse sont « indiennes » mais envahies par le « bizness » local : le trek. Alors on hésite entre l’artisanat népalais et les marques de montagne, entre les colliers et les vestes en Gore Tex. C’est bruyant, hétéroclite, il y a des gens partout, très gentils et très souriants mais sans obséquiosité ni pression commerçante, alors on se laisse envahir par l’ambiance. Le soir on découvre un bon resto népalais, avec apéro sur des tapis et tables basses, danses locales, et diner typique : riz lentilles légumes poulet en sauce. C’est bon même si un peu épicé pour moi.
18 avril.
Un peu d’organisation, puisqu’on rencontre la responsable de l’agence de trekking
qui nous donne toutes les informations concernant nos deux prochaines semaines. On
se retrouve finalement juste tous les 2 avec un guide et un porteur. Bueno. Lodge
tous les soirs, restos tous les midis ... Ça va être grand luxe ! On n'aura plus
qu'à marcher ... Oui ben justement, ce sera peut-
A 11h on retrouve Raju, notre guide, qui nous a "choisi" hier. Le petit coté souk
... Direction Thamel, Durbar Square et le temple de Swayambhunath. 30 minutes à pied
qui deviennent 3 heures, au gré des petites rues, des temples, des arrêts photos
de Bruno ... Bonheur via une immersion totale. Après une heure on a l'impression
d'être à Katmandou depuis deux semaines. Le charme agit, il faudrait un mode ralenti
pour tout percevoir, sans se faire écraser. En traversant la rivière Bagmati transformée
en décharge malodorante et dramatiquement polluée par la surpopulation de Katmandou,
Raju nous entraîne à Swayambhunath où se déroule un « festival ». On comprend de
quoi il s’agit en arrivant sur place : quasiment pas de touristes, mais au moins
100 000 personnes qui gravissent avec nous les 365 marches qui mènent au sommet.
Bouddha géant, foule colorée et bruyante, moines, prières, moulins à prière (8800
dans la zone, fais tourner ...) et drapeaux de prière, temples de toutes les tailles,
avec les singes qui se poursuivent de toits de temple en statues, cherchant les cacahuètes
distribuées par la foule. Bruno mitraille, je me laisse envahir, on s'épuise en s'enivrant
de cette vie spirituelle, joyeuse, agitée qui nous prend tout entier pour nous transporter
sur une autre planète. Raju rit de nos yeux émerveillés, et « holala » est le vocabulaire
français qu'il entend le plus aujourd'hui. C'est magique et j'aimerais pouvoir imprimer
tout ça encore plus fort. Et comme notre guide ne se moque pas de nous, il nous entraine
encore un peu plus loin malgré notre fatigue, pour nous amener au pied de 3 gigantesques
bouddhas géants et dorés ... Après 6h de vadrouille, on est épuisé, poussiéreux,
et incroyablement séduits et saturés d'images plus fortes les unes que les autres.
Est-
19 avril.
2ème journée à Katmandou, avec au programme la visite de quelques sites touristiques organisée par l’agence. Pas de chance cette fois, il pleut des cordes. On passe par un centre de tissage de tapis tibétain d’une autre époque, nous voilà revenu au temps des cathédrales où on filait la laine à la main et où on tissait sans métier … On zappe Patan en attendant l’amélioration météo, puis on file à Pashupatinath avec le retour du soleil. Le plus important temple hindou du Népal se dresse dans les faubourgs de la ville, et on se promène entre sadhus (moines) « touristiques » qui n’hésitent pas à demander la pièce pour se laisser photographier, hospice de vieux courbés jusqu’au sol par une vie de paysan, temples, stupas, et une grande zone dédiée aux crémations. En bord de rivière quasiment asséchée se dressent plusieurs estrades où les familles viennent faire brûler leurs morts, les buchers s’alignent, les spectateurs contemplent la fumée qui s’élève ... On est loin de l’incinération dans les crématoriums à l’européenne. Ce qui frappe un peu partout, c’est le libre accès à tous les bâtiments religieux, sur lesquels les gens s’installent, marchent, discutent, mangent. Même les vaches sacrées circulent librement.
Quelques petites rues pittoresques plus tard, on découvre le site de Bodhnath. Immense stupa visitée plus par les locaux que par les touristes étrangers, elle est entourée de milliers de moulins à prière qui tournent poussés par les gens qui parcourent le site en discutant ou en méditant. Les boutiques d’artisanat et les restaurants pour touristes ne manquent pas, et on achète notre premier souvenir népalais : un thangka, peinture tibétaine bouddhique représentant des divinités ou la roue de la vie. Pour nous porter chance à bord de Thetys …
On s’habitue doucement aux roupies, la monnaie locale qui se brasse à grande liasse de billet, puisqu’il en existe de une roupie, soit 1 centime d’euro ! On s’y perd un peu mais globalement le coût de la vie est vraiment dérisoire pour les étrangers : un plat copieux vaut 2€, une nuit d’hôtel confortable se paie 35€ … Quant à l’artisanat, on revient au principe de la négociation serrée mais toujours de bonne humeur, puisque quand on ne tombe pas d’accord, ils sont heureux que leurs produits nous aient intéressé !
Une nouvelle soirée « spectacle » et repas népalais, même menu que la veille, mais on n’a toujours pas goûté au steak de yak …