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Thetys reprend la nav’, direction les San Blas
Bocas del Toro le retour
De retour à Bocas del Toro au Panama après un looooooooooooooooooooooong break dans
notre voyage, il faut se ré-
Il nous reste quelques détails à régler avant de pouvoir repartir, et nous sommes
très motivés pour que ça ne s’éternise pas. Le plus gros boulot, c’est le ravitaillement
en grand, celui des « 3 mois ». Sauf qu’à Bocas del Toro, le plus grand mini-
Courses faites, il faut encore pousser les quatre caddies jusqu’au quai, remplir
le taxi boat qui nous ramène à la marina en quinze minutes, tout vider sur le ponton,
charger les sacs dans le bateau, ouvrir tous les placards et coffres pour trouver
une place à chaque aliment, supprimer tous les contenants qui pourraient abriter
des œufs de bestioles malvenues sur un bateau. Au bout d’une journée éprouvante (il
fait toujours aussi chaud), le plein est fait, pour 2 mois j’espère…!!!
Dernier sujet : le créneau météo. Notre prochaine destination est les îles San Blas (Panama toujours), 200 milles à l’Est de Bocas, soit environ 36 heures de navigation. Hé oui, de l’Est, une fois n’est pas coutume, dans notre tour du monde vers l’Ouest. Pour cette fois « à l’envers », il nous faut trouver une petite fenêtre sans trop de vent, avec le minimum de vagues, et espérer le courant inverse indiqué par les cartes. Et probablement serrer un peu les dents…
Et un peu de nav’…
Décollage avec un vent travers de dix petits nœuds, un gros courant
qui pousse, et une belle houle de face mais sans vagues courtes. Rien de tout cela
ne gêne Thetys, fameux destrier, filant 6-
Jusqu’au moment
où le soleil se couche, où les repères visuels extérieurs disparaissent, où nos estomacs
se retrouvent un peu face à leur future nuit qui s’annonce quand même bien agitée.
Moment critique, puisqu’aucun de nous deux n’est prêt à rentrer dans le bateau pour
cuisiner. Nous voilà ventres vides (depuis les crêpes du petit déjeuner) et malmenés.
La conséquence naturelle ne se fait pas attendre… Ensuite la nuit se passe un peu
à tâtons, entre la surveillance du vent, le radar qui sonne régulièrement, le sommeil
qui tente de nous faire oublier cette fâcheuse posture, et Thetys qui galope tout
seul comme un grand, visiblement à l’aise.
Au lever du soleil nos estomacs vont mieux mais nous sommes sans force, épuisés par
ces conditions inconfortables. A quelques milles de là, la baie de Linton fera parfaitement
l’affaire pour ce 24 décembre 2013 ! Nous jetons l’ancre dans l’après-
Il reste 40 milles pour atteindre notre objectif, une question de 6-
San Blas, jamais deux sans trois…
Nous voilà aux San Blas pour la 3ème fois : 2009 avec le premier Thetys, Avril 2013 après notre séjour cubain, plus aujourd’hui. Le terrain de jeu est parfaitement adapté à cette reprise de vie de tourdumondistes et nous ne boudons pas notre plaisir. S’offrent à nous des dizaines de mouillages que nous adaptons à la météo et aux envies. Crabes et langoustes n’attendent que la mayonnaise maison. Les gros poissons qui se tiennent à distance des harpons inexpérimentés ont intérêt à apprendre à nager vite, le pêcheur est de retour ! Quant à mon matériel de planche, les kilomètres de barrière de corail dessinent des spots exceptionnels, ça va glisser !
Palmes, masques et tubas reprennent vite du service. L’œil averti du pêcheur repère
les coins propices, et malgré une eau assez chargée, les progrès de l’expérience
polynésienne se font vite sentir. C’est les voisins qui sont contents lors des livraisons
de gros barracudas et pagres. Il faut cependant composer avec de nouveaux venus :
Bruno croise des requins nourrices (ou dormeurs) quasiment tous les jours, et même
s’ils sont censés être inoffensifs, ces longs bébés de 2-
Les raies aussi, léopards et pastenagues, se sont multipliées, et il n’est pas rare
d’en voir sauter à 1m au-
La rencontre aquatique la plus marquante de ce séjour est sans conteste celle avec des dauphins. Cela fait plusieurs fois que nous en croisons, notamment en navigation entre les îles. Lorsque leurs ailerons rident la surface de l’eau à moins de 200 mètres de Thetys au mouillage, nous sautons dans l’annexe avec l’espoir de les voir évoluer sous l’eau. Bruno me dépose au milieu d’eux. Ils ne vont pas vite mais un bon coup de palme est nécessaire pour se mettre dans leur rythme. C’est sans doute l’heure des câlins, et je les vois onduler par couple (de deux ou trois) pendant que d’autres montent la garde. Ils doivent mesurer dans les deux mètres, je reste juste à distance, ne souhaitant pas vérifier les légendes sur leur côté débonnaire ou joueur. Je ne fais visiblement pas le poids ! Je fixe sur ma Go Pro l’instant, irréel et fugace !
Les mouillages s’enchaînent, à raison d’un nouveau tous les 3-
A terre nous retrouvons les indiens
Kunas, propriétaires de toute cette région du Panama. Sur presque toutes les îles
se trouvent une hutte, une famille, quelques pêcheurs, avec lesquels Bruno part en
chasse. Au retour nous partageons la récolte du jour avec eux, c’est l’occasion de
manger « Kunas », soit poisson grillé et riz au coco, les pieds dans le sable.
La belle découverte, c’est le mouillage entre Ukupsuit et Kalugirdup (ça ne s’invente
pas). Piscine turquoise d’1m80 de profondeur, il faut bien rentrer la tête quand
on plonge de la jupe, cette eau translucide nous rappelle Bora Bora…
Côté rencontres, Clown (des avignonnais à retrouver pendant le festival au théâtre
« Au bout là-
Malheureusement les San Blas sont devenus
un endroit très fréquenté par les bateaux de charter, qui changent de mouillage
tous les jours. Pas une minute à perdre, ils posent leur ancre au Waypoint précis
et éventuellement à moins de 10m de nous, ce qui nous change un peu du style tourdumondiste,
moins « collé-
Profitant d’être à nouveau dans l’ambiance « tour du monde », le tournoi d’échecs
des San Blas est lancé. Il se finit quand même par un 6 à 2 dont Bruno se souviendra,
attendant avec impatience sa revanche au Belize !
Après la mer, la « ville »…
Carti puis Isla Tigre sont deux bonnes occasions de découvrir le mode de vie « urbain »
des Kunas. Ne nous emballons pas, il s’agit juste de petites îles avec une très forte
concentration d’habitations, des ruelles en terre et les quelques administrations
locales, seuls bâtiments en dur : école, congresso (conseil du village), dispensaire…
Les cabanes, fabriquées en bois et palmes, comptent une seule pièce à vivre pour
toute la famille, avec le feu de bois dans un coin pour la cuisine. Elles débordent
sur l’eau via des pontons branlants au bout desquels on trouve la cahute-
A Carti, par l’odeur alléchés, nous débarquons inopinément chez le seul boulanger
du coin, au moment où il extrait une douzaine de mini-
Ainsi se termine notre 3ème séjour aux San Blas.
L’évolution en cinq ans est tangible, amenée en grande partie par la construction
de la route jusqu’à Carti. Panama City ne se trouvant plus qu’à quelques heures de
bus, le paradis des San Blas devient accessible aux touristes, même pour une seule
journée. La notion de nouveau business est perceptible. Des barques sillonnent ces
mouillages autrefois tranquilles, le cours de la langouste est passé d’une bière
à 5 ou 10 dollars, selon la tête du client (ou la taille du bateau), et presque toutes
les îles sont habitées et entretenues, proposant un repas ou quelques bières aux
visiteurs de passage, voire de faire du camping !
D’ailleurs les langoustes attrapées par les Kunas sont de plus en plus petites, alors
Bruno n’hésite pas à leur faire la leçon (en espagnol s’il vous plaît) sur la pérennité
de leurs ressources naturelles. Pour l’exemple, nous leur payons puis relâchons sous
leur nez celles qui doivent encore apprendre à nager…
L’archipel reste incontestablement un éden pour les tourdumondistes. A chacun de dénicher son mouillage de rêve !
Isla Tigre se trouve en dehors du circuit classique de tous les bateaux, puisque
l’île est sur la côte Sud-
Ferdinando
nous accompagne dans notre balade à travers le village. L’île est une espèce d’immense
terrain couvert de grandes cases assez semblables les unes aux autres, ça ferait
presque « village vacances ». Les gamins jouent au foot (et s’extasient devant le
toucher de balle de Bruno qu’ils prennent pour Ribéry, véridique), les gamines minaudent,
les mamies vendent des molas, quatre vieux palabrent au congresso. Nous sommes jour
de fête nationale, et toutes les huttes arborent fièrement un drapeau rouge, fêtant
ainsi le gain de la révolution pour perpétuer les traditions Kunas contre l’avis
de leurs voisins colombiens.
L’ambiance est tranquille, familiale, on sent que la
visite des touristes ne soulève pas les foules, trop rare pour être synonyme de source
économique. Bruno en profite pour donner un coup de main (et un peu de matériel)
aux pêcheurs locaux, dont un des jeunes avec lesquels il était allé chasser à Coco
Bandero. Très différent de tout ce qu'on a pu vivre aux San Blas jusqu'à maintenant,
bonne pioche ce stop sur la route de la Colombie !
Notre dernière escale panaméenne sera Snug Harbor, un joli mouillage bien protégé proche de la côte. Nous évitons toutefois le plouf à l’arrière du bateau, toujours dans le doute de la présence d’un crocodile amateur de marins d’eau douce…