le VOYAGE DE THETYS
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LA NEWS DU 28 MARS 2008
COntact : thetysmail@gmail.com

Gibraltar – Las Palmas de Grande Canaria : 4 jours, 4 nuits, 2 heures !


Mythique : le départ de Gibraltar le 24 mars à 7h30, sous un magnifique ciel bleu, un air frais, et une météo annoncée de 15 nœuds. Cap sur l’Atlantique : adieu le Rocher et ses singes, coucou Ceuta coté Maroc, un petit signe à Tarifa et on traverse le rail des cargos, direction Tanger. Puis un clin d’œil au cap d’Espartel (sortie africaine du détroit), nous voilà lancés, route au sud, direction les Canaries.


Long : passé Espartel, il reste 650 milles à parcourir, et la route semble longue. Organisation des quarts de jour (gestion des siestes en fait), ceux de nuits (Bruno : 20-23h, Jean-Pierre : 23-2h, Nath : 2-6h, Bruno : 6-8h, Jean-Pierre : matinée). Surveillance de l’ETA (estimated arrival time) affichée sur le GPS, qui varie entre jeudi soir et vendredi matin, au gré de notre vitesse. Pointage sur la carte toutes les 2h (désespérant), reprise de la météo (qui confirme la montée annoncée), chargement des MP3 en prévision de la nuit, visite quotidienne des dauphins, quelques tortues, 2-3 pêcheurs et cargos.


Hmmmm : les poissons refusant systématiquement de goûter aux rapalas (pourtant si attirants) de Bruno, la cuisine du bord se retourne vers la base et ses fondamentaux : riz au poulet sauce indienne, purée verte ( ?) avec ses saucisses, la grande cuisine est de sortie quand la météo le permet. Dans le coup de vent et la mer qui se lève, on revient aux sandwichs et aux restes (merci mamie pour les Tupperware) accommodés tant bien que mal, l’appétit disparaissant de façon inversement proportionnelle à la taille des vagues. Une mention spéciale aux rillons de Touraine, grand soutien moral !



Impressionnant, stressant et très rapide : ça y est, le vent est monté, mais bien au-delà (enfin, vu d’ici) de ce qui était annoncé. 30-35 nœuds soutenus, 40 dans les rafales, l’occasion de tester les combinaisons de la garde-robe de Thétys, vent dans le dos. Dès le 1er soir, 2 ris sont pris sur la grand voile, histoire de calmer la nuit. Relâchés le lendemain, ils refont leur apparition le 2ème soir, toujours pour permettre à ceux qui ne sont pas de quart de dormir sans l’option essoreuse. Mais ça monte encore, et le 3ème ris est pris, pendant que le génois perd des tours. Et on file toujours nos 8 nœuds. La mer suit, et c’est poursuivi par des montagnes d’eau salée (toujours vu d’ici) que Thétys s’envole vers les Canaries. Sous 3 ris et un bout de génois, puis grand voile affalée, on pense aux Ministes et aux statistiques sur les catas retournés … Il vaut mieux monter le son et bien tenir la barre (le pilote ayant capitulé, trop d’embardées), en attendant que la lune tourne, que le quart passe et qu’on puisse retourner au fond de sa couchette, quoique vu d’en bas, c’est encore pire ! Le résultat s’affiche sur la carte et le speedo : 700 milles parcourus à plus de 7 nœuds de moyenne, une pointe à 19,21 nœuds (et qu’il est désormais interdit d’essayer de battre , pour 2 raisons), une journée de 220 milles en 24h … Et sous nos yeux, quand Lanzarote, la 1ère île des Canaries au Nord, apparaît (enfin) à l’horizon, après 3 jours et quelques heures.


Epuisant : on arrive à Las Palmas de Grande Canaria épuisés, lessivés. Le ciel gris plombé et la barre d'immeuble qui surplombe le port de commerce et ses cargos sont assez éloignés du paradis dont on avait fini par rêver ... Une place dans la marina, une douche, Mac Do + Häagen Dazs (!), sieste. Bonjour aux voisins (qui doivent bien rigoler de nous voir avec ces têtes aux nez rouges, ces regards écarquillés de 4 nuits en pointillés, en cirés quand ils sont en short). Et on redécouvre l’usage de nos jambes, le temps de faire un tour des pontons et d’aller goûter notre premier dîner canarien, dans la douceur de ces 28° Nord !

On va maintenant profiter à fond de cette première vraie escale « tour du mondiste », discuter avec les voisins, visiter, découvrir les spécialités locales, s’améliorer en météo, accueillir la famille à bord, et digérer cette expérience avant d’attaquer la suite : Cap Vert, Sénégal ( ?), transat. Hasta pronto !