le VOYAGE DE THETYS
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J1 : 7 décembre 2012, l'heure du départ pour la transat a sonné. Tous les bateaux copains sont partis la veille, sauf Andanza, le cata des cousins qui décolle du ponton gasoil en même temps que nous. Un petit vent chaud sous un magnifique ciel bleu qu'on a peu vu ces derniers temps salue notre départ, et nous attaquons le canal entre Sao Vincente et Santo Antao avec l’envie d’en profiter au maximum. C'est notre 2ème transat, mais le nouveau Thetys a de l'énergie à revendre et des capacités à nous montrer, alors on se sent tout neuf et d'attaque. D'autant plus que la flotte des copains à rattraper présente un joli challenge en mode semi-compétition. Et les pêcheurs de chaque bateau se sont lancé un défi, à qui le plus gros ? On enroule sous gennaker la côte sud de Santo Antao, maintenant c'est tout droit, plein ouest, cap sur la Martinique. 2200 milles (4000 km) s'allongent devant nos étraves, yapluka !

J2 : On se réveille de cette première nuit sous pilote et sous surveillance radar avec Andanza à nos côtés. Lever de soleil, envoi de spi, séance photo et petit déjeuner partagé, le rythme est pris. Les eaux au large du Cap Vert se montrent poissonneuses, et Bruno fait chauffer les moulinets. On relâche deux petites dorades coryphènes qui nous semblent un peu jeunes pour mourir, et qui repartent avec un piercing au menton vers d'autres aventures. La troisième à apprécier les rapalas de Bruno finit dans le frigo, il faut quand même penser au dîner. Mais c'est encore une fois en fin d'après-midi que le meilleur arrive. On est sous spi ce qui rend tout ralentissement impossible, mais Bruno ne va pas rater cette première occasion de mettre la pression dès le  deuxième jour sur les copains pêcheurs, et après une demi-heure de lutte acharnée et subtile, un grand wahoo se prend un bon coup de manivelle de winch pour clore le combat. Bienvenue à bord ! 17kg, ce qui pour deux fait beaucoup de viande. Les cousins sont justes derrière, et un appel radio plus tard, rdv est pris pour une livraison express : on affale le spi, ce qui permet à Andanza de nous rattraper en même temps que la nuit tombe. David se positionne pendant qu'on prépare une grande amarre avec au bout un sac étanche contenant deux belles darnes et une lampe flash pour repérer le paquet qui flotte. On largue le tout et Sophie gaffe la livraison avec talent. Voilà les frigos remplis pour quelques jours sur les deux bateaux !

Nuit puis journée sous gennaker, on découvre cette voile d’avant qu’on n’avait pas sur l’ancien Thetys. C’est un intermédiaire avant le grand spi de 210m², et elle nous pousse en sécurité, avec 115m² enroulables juste en tirant sur un bout. On a retrouvé notre capacité à dormir en laissant la surveillance au radar, le bateau avance tout seul, impeccable ! Côté performance, on a fait un surf à 18nds ce matin... et là on est toujours entre 8 et 10nds, coooooooooooooool !

J3 : Andanza est toujours dans le voisinage et ça fait chaud au cœur, dans cette immensité bleue. D'ailleurs la route vers les Caraïbes s'avère plutôt chargée cette année, avec tous les bateaux partis dans le même créneau météo. On en double, le radar bipe régulièrement, la nuit on aperçoit des lumières… On ne se sent pas seul. D’ailleurs la flotte des copains qui envoie les positions par texto sur l’Iridium tous les matins se trouve dans un rayon de 100 milles, c'est vraiment sympa et motivant de naviguer en flotte comme ça !

J4 : Journée d’étude météo. Notre routeur nous annonce un beau système orageux qui semble vouloir se pointer pile sur notre route dans trois jours. Je vais consulter mon astrologue favorite (sister Lô) pour voir ce qu'elle en pense. Effectivement, après analyse et concertation (avec Andanza qui est toujours dans le coin), la route directe s’annonce chargée en orages, vent fort, et grosses vagues. Hmmmm, on n’a pas forcément envie de se faire trop brasser, alors on décide de mettre du sud dans notre route, histoire d’éviter le plus gros. Les prochains jours s’annoncent agités… Mais où sont les alizés tranquilles vers les Caraïbes ??? Moi qui ai rassuré toutes les copines de bateaux avant le départ en leur expliquant que la transat c’était relax, spi, siestes dans le trampoline et apéro au coucher du soleil, elles vont apprécier…On rattrape puis on double Like Dolphins, des belges croisés au Cap Vert qui naviguent sur un Catana 47 . Ils aimeraient bien faire un bout de route en bande, alors ils renvoient le spi dans l’espoir de rester au contact… sans succès. La journée sous spi dépote bien, mais on réduit le soir, histoire de calmer un peu le jeu. D’ailleurs sur Andanza c’est mutinerie à bord, David doit ralentir s’il ne veut pas faire ses quarts tout seul, car l’équipage en a marre de se faire secouer à ces vitesses. On oublie la compétition, au moins pour cette nuit !

NEWS du 09/12/12
LA TRANSAT